Loi sur leau:
les principales dispositions (extrait du
journaldelenvironnement.net)
21/12/2006 11:50
Le texte final a été
défini en commission mixte paritaire (CMP) le 19
décembre. LAssemblée nationale a finalement
obtenu gain de cause sur différents points de désaccord.
La création de fonds départementaux pour lalimentation
en eau et lassainissement, initialement proposée
par les sénateurs et contre laquelle sétaient
prononcés les députés, na pas
été retenue. «Les membres de lAssemblée
nationale comme ceux du Sénat nétaient
pas unanimes quant à savoir sil fallait donner
un rôle de chef de file aux conseils généraux»,
a indiqué Pascal Berteaud, directeur de leau
au ministère en charge de lenvironnement, le
20 décembre. «Finalement, les membres de la
CMP ont préféré garder une cohérence
dans le financement, et le plafond des dépenses des
agences de leau a été augmenté»,
a-t-il ajouté. En effet, le montant du seuil a été
fixé à 14 milliards deuros, conformément
à la demande des députés, et contrairement
aux 12 milliards souhaités par le gouvernement. Un
maximum de un milliard deuros sera réservé
aux dépenses spécifiques de solidarité
avec les communes rurales.
Le texte de loi introduit des modifications concernant
les redevances versées aux agences de leau.
Par exemple, une redevance pollutions diffuses sur les produits
phytosanitaires, dont le taux dépendra de leur écotoxicité,
est créée en remplacement de la taxe générale
sur les activités polluantes (TGAP). «Cette
taxe concernait les fabricants de produits phytosanitaires,
et non les agriculteurs qui, souvent, ne sapercevaient
pas quils la payaient malgré sa répercussion
sur le prix des produits. Lobjectif de cette nouvelle
redevance perçue par les agences de leau est
de réussir à diminuer la consommation de ces
produits. Elle sera perçue au niveau des distributeurs,
et non plus des fabricants, et répercutée
sur la facture des agriculteurs», a expliqué
Pascal Berteaud.
Par ailleurs, un crédit dimpôt équivalent
à 25% du coût des équipements sera instauré
pour les particuliers qui souhaitent récupérer
et traiter les eaux pluviales, dans la limite dun
plafond de dépenses de 8.000 euros. LAssemblée
avait défendu une valeur de 40% à lissue
de la première lecture du projet. Une valeur que
le Sénat et le gouvernement ont ensuite revue à
la baisse en proposant un crédit de 15%. Un arrêté
des ministres chargés de l'environnement et du logement
fixera «la liste des équipements qui ouvrent
droit au crédit d'impôt et précisera
les conditions d'usage de l'eau de pluie dans l'habitat
ainsi que les conditions d'installation, d'entretien et
de surveillance de ces équipements». Les ministères
du budget et de la santé ont donc été
écartés de sa rédaction.
Enfin, la proposition de lassemblée dinstaurer
un crédit dimpôt sur lassainissement
non collectif (ANC) na finalement pas été
retenue dans le projet de loi. La ministre en charge de
lenvironnement y était dailleurs fermement
opposée. Les communes seront tenues de contrôler
les installations dANC avant 2012. Cette action devra
être renouvelée au maximum tous les 8 ans.
A loccasion du vote de la loi au Sénat le
20 décembre, le ministère chargé de
lenvironnement a publié un calendrier de publication
des décrets dapplication, qui seront soumis
pour avis à la Mission interministérielle
de lenvironnement, puis au Comité national
de leau (CNE). En janvier 2007, les décrets
relatifs à la création de lOffice national
de leau et des milieux aquatiques (Onema) et à
la création de la Fédération nationale
de pêche devraient ainsi voir le jour. Celui qui concerne
le crédit dimpôts pour les eaux pluviales
est prévu pour février.